Résumé :
L’émission comme les précédentes a fait l’objet d’une préparation minutieuse entre les organisateurs, les journalistes et les invités. Néanmoins, la différence de format (10 personnes sur le plateau), de temps (3 h. au lieu des 2 h. habituelles) et de réalisation (diffusée à la télévision en direct) a demandé une nécessaire adaptation et une certaine invention. Innocent Muhozi a été désigné collectivement comme l’animateur principal de l’émission en français comme en kirundi, le rôle des modérateurs a été réajusté. AG et Frère Emmanuel sont intervenus cette fois comme des intervenants extérieurs apportant des « éclairages » de facture académique à des moments clés de l’émission. L’accent étant volontairement mis sur le débat entre les invités.
Le débat s’est organisé autour de trois grandes thématiques. La première a porté sur ce qui faisait du « processus d’Arusha » un élément de rupture fondamentale dans l’histoire du Burundi. Moment de rupture des combats vers un retour au dialogue, moment aussi de rupture des pratiques produisant un « effet thérapeutique », moment aussi d’espoir aussi bien pour ceux de l’extérieur que de l’intérieur. Le plateau des invités avait le mérite de représenter ces différents points de vue avec le concours exceptionnel de Waryoba Butiku. Ce dernier a pu livrer la manière dont ces négociations ont été organisées et perçues par les facilitateurs internationaux et l’apport essentiel de la médiation des présidents Julius Nyerere et Nelson Mandela. Cette première partie se terminait sur les techniques et les outils utilisés pour parvenir à faire discuter tous ces acteurs plutôt habitués à se combattre. La deuxième partie du débat a tourné autour des enjeux (apports et limites) de l’accord d’Arusha : comment s’est fait le partage du pouvoir ? Selon quels principes et avec quelles conséquences ? Il s’agissait de manière assez didactique bien que contradictoire de souligner ce qu’avait pu résoudre Arusha et les défis que l’accord avait laissé irrésolus. La dernière partie a consisté en un tour de table général au cours duquel les invités ont réaffirmé l’importance toujours contemporaine de ce qui avait été décidé à Arusha, la difficulté et le danger de revenir dessus à l’époque actuelle. Ils ont aussi abordé le legs historique de cette expérience unique.